Parrains et marraines - Académie de Bande Dessinée DELCOURT

Avoir un auteur ou une autrice de renom comme mentor personnel : c’est le privilège unique de chaque promotion de l’Académie.

Ce rôle n’a rien de symbolique : il s’agit d’un engagement sur trois ans, au rythme du cursus, qui accompagne les étudiants dans la construction de leur identité artistique.

Un mentor investi dans votre parcours

Chaque promotion est accompagnée par un parrain ou une marraine issu(e) du monde de la bande dessinée tels Zep, Enki Bilal, Florence Cestac, ou cette année Carole Maurel.

Son rôle est concret et structurant :

Rencontres régulières pour échanger sur le métier, les méthodes de travail, les projets en cours.
Choix de la thématique du recueil collectif de deuxième année, dont il signe la couverture.
Présidence du jury lors de la soutenance du Projet de fin d’études en troisième année.
Création du visuel du Bachelor remis aux étudiants à l’issue de la formation.

Pour les étudiants, c’est une relation privilégiée, qui leur offre un regard professionnel direct, bienveillant et sincère — une passerelle rare entre générations d’auteurs, et souvent un tournant décisif dans la construction de leur voix artistique.

Une lignée de prestige

Depuis sa création, l’Académie a eu l’honneur d’être accompagnée par des artistes majeurs du 9ᵉ art, qui se sont engagés à nos côtés pour guider, inspirer et soutenir les futures générations d’auteurs et d’autrices.

Zep

Parrain de la promotion : 2014 – 2017

Zep, de son vrai nom Philippe Chappuis, débute très jeune dans le dessin et publie dès 14 ans dans la presse suisse. En 1992, il crée Titeuf, devenu un immense succès (16 tomes chez Glénat), touchant enfants et parents. En 2001, il coécrit Le Guide du zizi sexuel, adapté en exposition à la Cité des Sciences (350 000 visiteurs).

Lauréat du Grand Prix d’Angoulême en 2004, il lance en 2009 la série humoristique Happy Books avec Happy Sex, tout en partageant des histoires courtes sur son blog (What a wonderful World!, Prix BD du Point 2015). À partir de 2013, il s’oriente vers un public adulte avec Une histoire d’Hommes, The End, ou encore Paris 2119.

En 2019, une statue de Titeuf est inaugurée dans un collège suisse, et Zep revient chez Delcourt avec Happy Sex 2.

Arthur de pins

Parrain de la promotion : 2015 – 2018

Arthur de Pins (né en 1977) est un illustrateur, auteur de BD et réalisateur, formé à l’École des Gobelins. Il se fait connaître avec ses courts-métrages d’animation comme Géraldine et La Révolution des crabes, qui révèlent déjà son style graphique vectoriel, coloré et humoristique.

En bande dessinée, il publie Péchés mignons, série érotico-humoristique à succès, puis La Marche du crabe, trilogie décalée inspirée de son court-métrage. En 2009, il lance Zombillénium chez Dupuis, une série mêlant humour noir et satire sociale dans un parc d’attractions pour créatures surnaturelles. Le succès est tel qu’il co-réalise son adaptation en long-métrage, présenté à Cannes et Annecy en 2017.

Patricia Lyfoung

Marraine de la promotion : 2016 – 2019

Patricia Lyfoung se passionne très tôt pour le dessin, ce qui la conduit naturellement à l’école des Gobelins. Après quelques années dans l’animation (Totally Spies!, Martin Mystère), elle se tourne vers la bande dessinée. Sa passion pour les costumes et les récits romantiques naît en regardant Lady Oscar. Influencée par le manga (notamment Rumiko Takahashi et Mitsuru Adachi), elle apprécie aussi les auteurs européens comme Marini, Yslaire ou Gibrat.

Son projet phare, La Rose écarlate, mûri pendant quatre ans, rencontre un grand succès. Elle publie aussi Strike dans Coyote Mag, et contribue au fanzine Light & Darkness. En 2012, elle lance Un prince à croquer, puis La Rose écarlate – Missions, avec Jenny au dessin. Elle co-crée ensuite Les Mythics avec Patrick Sobral et Philippe Ogaki.

Wilfrid Lupano

Parrain de la promotion : 2017 – 2020

Wilfrid Lupano, né en 1971, obtient une licence d’anglais avant de travailler quinze ans dans les bars et boîtes de nuit. Il débute en BD en 2000 chez Delcourt, développant peu à peu sa carrière de scénariste. En 2011, il explore le western avec L’Homme qui n’aimait pas les armes à feu (Paul Salomone). L’année suivante, Le Singe de Hartlepool (Jérémie Moreau) remporte plusieurs prix, dont celui des libraires BD 2013.

En 2013, il signe Ma Révérence, polar inspiré de son passé, primé à Angoulême en 2014. Suivent Les Vieux Fourneaux (Dargaud), Un océan d’amour (prix Fnac BD 2015), et Traquemage, une fantasy rurale chez Delcourt. Son œuvre, toujours très attendue, s’impose désormais comme incontournable dans le paysage de la bande dessinée.

Jean-Louis Mourier

Parrain de la promotion : 2018 – 2021

Jean-Louis Mourier découvre enfant les classiques de la bande dessinée (Tintin, Astérix, Spirou…) Plus tard, ce sera Rahan, les dessins de Victor de La Fuente ou encore les illustrations de Joubert qui le fascineront.

Il apprécie aussi les auteurs de comics américains comme Bernie Wrightson, Richard Corben, pour son traitement des volumes et de la lumière, et enfin, les dessins de Bernet.

Il entre aux Arts Appliqués de Paris en 1978 et c’est à Marseille qu’il rencontre Christophe Arleston, l’un des scénaristes fétiches de Soleil. Ensemble, ils réalisent son premier album en couleurs directes, Les Feux d’Askell. Depuis 1997, ils enrichissent l’univers de Troy avec les aventures de Teträm et Waha : Trolls de Troy.

Aurélie Neyret

Marraine de la promotion : 2019 – 2022

Aurélie Neyret est une illustratrice lyonnaise. Enfant, elle rêvait de vivre sur un bateau, collectionnait des objets étranges, lisait en cachette la nuit, construisait des cabanes… et surtout, dessinait ! Aujourd’hui encore, son regard sur le monde reste le même, et elle travaille avec passion à ses projets. Après un bref passage à l’école Émile Cohl, elle choisit de développer son style en autodidacte, depuis une cachette secrète (toujours inconnue !). Elle collabore avec la presse jeunesse, puis signe avec Joris Chamblain son premier album, Les Carnets de Cerise, publié en 2012 par le label Métamorphose (Éditions Soleil). La série connaît un grand succès et reçoit le Prix Jeunesse au Festival d’Angoulême en 2014.

Andreas

Parrain de la promotion : 2020 – 2023

Andreas, de son vrai nom Andreas Martens, est auteur, dessinateur et coloriste de bande dessinée. Formé à l’Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf puis à l’Institut Saint-Luc de Bruxelles, il débute dans la presse BD (À Suivre, Journal de Tintin, Métal Hurlant).

En 1978, il crée la série Rork, marquée par un univers ésotérique et une narration complexe. Son style se caractérise par un découpage innovant, parfois sans cases traditionnelles, et des albums muets. Parmi ses séries majeures figurent Capricorne (20 tomes, 1997–2017) et Arq (18 tomes).

En 2001, il reçoit le Prix Bonnet d’âne pour l’ensemble de son œuvre. Son graphisme, influencé par des artistes comme Bernie Wrightson et Neal Adams, mêle précision, atmosphère fantastique et exigence narrative.

Enki Bilal

Parrain de la promotion : 2021 – 2024

Enki Bilal, né en 1951 à Belgrade, est un auteur, illustrateur, scénariste de bande dessinée et réalisateur franco-yougoslave. Il commence sa carrière dans la presse française avec des collaborations dans Métal Hurlant et Pilote. Très vite, il se distingue par son style graphique unique mêlant science-fiction, politique et atmosphère sombre.

Il est notamment connu pour la trilogie culte La Foire aux immortels, La Femme piège et Froid Équateur, qui a marqué la bande dessinée européenne. Parallèlement, il réalise plusieurs films, dont Bunker Palace Hôtel (1989) et Immortel (Ad Vitam) (2004), adapté de son univers BD.

Son œuvre, à la fois visionnaire et politique, a influencé toute une génération d’auteurs et continue de captiver par son esthétique singulière et ses récits complexes.

Florence Cestac

Marraine de la promotion : 2022 – 2025

Florence Cestac, née en 1949, est une autrice de bande dessinée française reconnue pour son style humoristique et sa sensibilité sociale. Après des débuts dans le dessin de presse, elle crée en 1983 la série Les Déblok, qui lui vaut une reconnaissance grandissante.

Elle se distingue particulièrement avec Le Démon de midi, album autobiographique abordant avec humour et justesse la crise de la quarantaine. En 2000, elle devient la première femme à recevoir le Grand Prix d’Angoulême, récompense majeure dans le monde de la bande dessinée.

Son œuvre mêle souvent comédie et observations fines de la vie quotidienne, avec un dessin simple et expressif.

Fabien Toulmé

Parrain de la promotion : 2023 – 2026

Fabien Toulmé est un auteur de bande dessinée qui s’impose par une approche sensible, humaniste et engagée du récit graphique. Ancien ingénieur reconverti, il s’est fait connaître avec Ce n’est pas toi que j’attendais, un témoignage intime sur la paternité et le handicap. Depuis, il explore des sujets forts comme la migration (L’Odyssée d’Hakim), l’éthique médicale (Suzette ou le grand amour) ou encore l’injustice sociale, mêlant toujours justesse documentaire et émotion sincère. Son trait accessible sert une narration profondément humaine et ancrée dans le réel.

Marc-Antoine Mathieu

Parrain de la promotion : 2024 – 2027

Marc-Antoine Mathieu est un auteur de bande dessinée reconnu pour son approche conceptuelle, métaphysique et graphique du récit illustré. Explorateur de la narration et des limites du médium, il est notamment l’auteur de la série Julius Corentin Acquefacques, devenue culte pour ses jeux formels et sa réflexion sur la réalité. À travers des œuvres comme 3 secondes, Le Décalage ou Otto, il questionne le temps, la perception et la construction du monde, avec une rigueur intellectuelle et plastique singulière.

Carole Maurel

Marraine de la promotion : 2025 – 2028

Venue du cinéma d’animation, Carole Maurel est autrice de bande dessinée depuis bientôt quinze ans. Polyvalente, elle explore divers territoires artistiques : récits militants et queer (Les Chroniques Mauves, Coming In), romances historiques (Collaboration Horizontale), portraits intimes et introspectifs (Luisa ici et là) ou fresques émotionnelles (Écumes, Bobigny 1972, L’Institutrice). Membre du collectif des créatrices contre le sexisme, elle allie esthétique délicate, narration sensible et engagement thématique, tantôt sur l’amour, la mémoire ou les questions sociales.